La France de toutes nos hontes
Voici le récit révélateur d'une spécialiste malienne du sida, invitée à une conférence à Paris et qui se retrouve en centre de détetion pendant 30 heures malgré la régularité incontestable de ses papiers.
Voici son histoire paru dans un article de libération, le 4 mai dernier :
«Le 29 mars 2007, raconte ce médecin (1), j'atterris
à 6 h 20 à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle. Au poste de contrôle de
police, je suis arrêtée par un policier, sans aucun motif. Il m'amène dans un
petit bureau où se trouvent d'autres policiers et des passagers. Il me fait
attendre pendant trois heures. Sans un mot. Deux jeunes policières me fouillent
ensuite dans les toilettes et, sans explication, me prennent tous mes papiers.
Je leur explique, pourtant, le motif de mon voyage, mais elles ne me répondent
pas.» Ensuite ? «Un autre policier m'ordonne de signer des papiers sur
lesquels est écrit : "Refus d'entrée".» La raison ? «Il me
dit que ma date de retour dépasse celle du séjour qui figure sur le visa, et
que je ne suis pas inscrite pour la prétendue conférence. Je leur explique que
dans mon pays, le Mali, il faut présenter un billet d'avion de retour au
consulat de France pour obtenir un visa d'entrée, que la Société Bristol-Myers
La mésaventure ne s'arrête pas là. «J'ai pu appeler mon mari, qui a ensuite avisé sa soeur puis notre beau-frère à Paris. Ils sont immédiatement venus à l'aéroport.» Mais ces derniers n'ont pu la rencontrer, l'heure des visites étant dépassée. «Le lendemain matin, mon beau-frère et ma belle-soeur se sont présentés au centre de rétention pour me faire sortir. On nous a fait savoir que mes papiers étaient restés à l'aéroport et qu'il n'y avait au centre aucun officier disponible pour prendre une décision. Après deux heures d'attente, un officier s'est présenté à nous. Mon beau-frère, avec ses décorations de Légion d'honneur et du mérite, s'est porté garant et a demandé au comité d'organisation de la conférence de faxer à la police une copie de mon inscription... C'est comme cela que j'ai retrouvé ma liberté, après plus de trente heures de rétention.» Un détail, encore : «Les policiers qui m'ont reconduite du centre de rétention au poste de police du terminal, visiblement déçus de me voir revenir pour une libération et pas pour un rembarquement, ont conspué leurs collègues du centre de rétention, accusés de faiblesse.»
Alors mes questions sont les suivantes: Combien de témoignages similaires ne nous parviennent-ils pas? Est ce qu'un espagnole ou un américain aurait subi le même traitement? Quelle capitale africaine aurait fait subir une telle humiliation à un médecin français? Et Dieu sait leur nombre grandissant dans nos villes et en parfaite irrégularités sans que personne n'ose les inquiéter! Le respect se gagne, nettoyons au "karcher" toutes ces racailles au col blanc qui pullulent l'Afrique et peut être que là, la France, du moins sa politique envers les africains, changera.