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Solola bien (Association Lisanga)
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8 mai 2007

La France de toutes nos hontes

Voici le récit révélateur d'une spécialiste malienne du sida, invitée à une conférence à Paris et qui se retrouve en centre de détetion pendant 30 heures malgré la régularité incontestable de ses papiers.
Voici son histoire paru dans un article de libération, le 4 mai dernier :

«Le 29 mars 2007, raconte ce médecin (1), j'atterris à 6 h 20 à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle. Au poste de contrôle de police, je suis arrêtée par un policier, sans aucun motif. Il m'amène dans un petit bureau où se trouvent d'autres policiers et des passagers. Il me fait attendre pendant trois heures. Sans un mot. Deux jeunes policières me fouillent ensuite dans les toilettes et, sans explication, me prennent tous mes papiers. Je leur explique, pourtant, le motif de mon voyage, mais elles ne me répondent pas.» Ensuite ? «Un autre policier m'ordonne de signer des papiers sur lesquels est écrit : "Refus d'entrée".» La raison ? «Il me dit que ma date de retour dépasse celle du séjour qui figure sur le visa, et que je ne suis pas inscrite pour la prétendue conférence. Je leur explique que dans mon pays, le Mali, il faut présenter un billet d'avion de retour au consulat de France pour obtenir un visa d'entrée, que

la Société Bristol-Myers

Squibb, qui a pris mon billet, l'a laissé ouvert jusqu'à un mois, et que, lorsque j'ai obtenu un visa de sept jours, j'ai raccourci mon séjour en France, et qu'enfin, les inscriptions définitives à la conférence se font sur place.» Bref, tout est clair et il n'y a aucune embrouille. «Mais ils n'ont rien voulu comprendre, ils m'ont enfermée dans une petite pièce. On ne pouvait pas se tenir assis, et on m'a dit que je prendrai le vol Air France du même après-midi sur Bamako... J'ai dit aux policiers que j'avais de la famille à Paris. Ils m'ont transférée au centre de rétention de l'aéroport, où je suis restée quatre heures, sans accès à une chambre. Dans l'après-midi, trois policiers sont venus me chercher, m'ont ramenée à l'aéroport pour l'embarquement. Arrivée au contrôle de police des frontières, j'ai cherché à voir un officier de police. Par chance, l'un d'eux s'est arrêté pour écouter mon histoire, et m'a donné raison. Il m'a dit de ne pas embarquer. Il a ordonné aux policiers de mettre un téléphone à ma disposition pour appeler ma famille à Paris et en Afrique.»

La mésaventure ne s'arrête pas là. «J'ai pu appeler mon mari, qui a ensuite avisé sa soeur puis notre beau-frère à Paris. Ils sont immédiatement venus à l'aéroport.» Mais ces derniers n'ont pu la rencontrer, l'heure des visites étant dépassée. «Le lendemain matin, mon beau-frère et ma belle-soeur se sont présentés au centre de rétention pour me faire sortir. On nous a fait savoir que mes papiers étaient restés à l'aéroport et qu'il n'y avait au centre aucun officier disponible pour prendre une décision. Après deux heures d'attente, un officier s'est présenté à nous. Mon beau-frère, avec ses décorations de Légion d'honneur et du mérite, s'est porté garant et a demandé au comité d'organisation de la conférence de faxer à la police une copie de mon inscription... C'est comme cela que j'ai retrouvé ma liberté, après plus de trente heures de rétention.» Un détail, encore : «Les policiers qui m'ont reconduite du centre de rétention au poste de police du terminal, visiblement déçus de me voir revenir pour une libération et pas pour un rembarquement, ont conspué leurs collègues du centre de rétention, accusés de faiblesse.»

Alors mes questions sont les suivantes: Combien de témoignages similaires ne nous parviennent-ils pas? Est ce qu'un espagnole ou un américain aurait subi le même traitement? Quelle capitale africaine aurait fait subir une telle humiliation à un médecin français? Et Dieu sait leur nombre grandissant dans nos villes et en parfaite irrégularités sans que personne n'ose les inquiéter! Le respect se gagne, nettoyons au "karcher" toutes ces racailles au col blanc qui pullulent l'Afrique et peut être que là, la France, du moins sa politique envers les africains, changera.

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Commentaires
S
Merci pour ce témoignage à la fois émouvant et révoltant. Une chose est sûre : sachant que leur président soutient des thèses xénophobes, les policiers français se plairont à faire du zèle dans le contrôle des noirs et arabes. Et forcément cet excès entraînera des dérives qui certainement mettront le feu aux poudres. Les relations entre les français blancs et les Afro Français deviendront de plus en plus tendues jusqu'à ce que la corde casse ! Epions tous les symptômes du début de la fin.
Solola bien (Association Lisanga)
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